Masters Of Horror II 1. Pelts (Dario Argento)
Synopsis :
Jake Feldman a beau vendre du luxe, son entreprise de fourrure est continuellement au bord de la faillite. Le jour où il trouve de magnifiques peaux de ratons, il décide d’en faire un manteau qu’il offrira à la femme de ses rêves. Sauf que les peaux ont un effet mortel sur qui les porte.
Critique :
Avec Pelts, Dario Argento reprend la recette gagnante de Jenifer : de l’érotisme appuyé et de l’horreur très graphique. Je n’ai pas trouvé l’histoire en elle-même super intéressante, mais elle a le mérite d’être originale (ce n’est pas la dix millième histoire de zombie ou de vampires). Mais l’amateur de tripailles n’en croira pas ses yeux : Argento fait encore plus fort que dans son précédant épisode des Masters of horror; Pelts est TRES gore ! C’est franchement étonnant pour un métrage destiné à la télé. On ne peut que remercier les producteurs d’avoir été si audacieux. D’ailleurs ceux-ci étaient présent, en compagnie d’Argento lui-même, pour présenter le métrage. Et ce bon vieux Dario nous a décrit une scène qu’il aurait bien voulu faire (mais qu’il n’a pas tournée car c’était trop exagéré !) : un moment, une femme se fait pénétrer par un GROS truc, et notre réal aurait bien voulu filmer ça d’une manière très originale … comment dire … non mais là je suis d’accord, c’était trop osé ! Je suis impatient de voir son prochain film en version intégrale !
2. Right To Die (Rob Schmidt)
Right To Die est réalisé par Rob Schmidt, l’auteur de l’efficace survival
Détour mortel. Un homme, accompagné de sa femme, a un accident de voiture. Lui s’en tire sans casse, par contre l’épouse se retrouve à l’hosto, dans le coma, avec un corps qui n’est qu’une seule grande brûlure au troisième degré. L’homme va se battre pour obtenir le droit à l’euthanasie, car il ne reste plus que ça à faire. Mais voilà que sa femme lui apparaît, et elle semble bien chargée de haine … Corbin Bernsen (
Le Dentiste) joue l’avocat immoral, et nous on grimace en voyant le corps calciné de la pauvre épouse. Un MOH bon cru. Mais attention, le spectateur est manipulé …
3. Pro-Life (John Carpenter)
Synopsis :
Enceinte jusqu’au bout des cils, Angélique est poursuivie par son propre père, un militant anti-avortement accompagné de ses trois fils, armés comme des porte-avions. Angélique réussit à se réfugier dans une clinique où on accepte de pratiquer l’I.V.G. Son père lance alors l’assaut sur la clinique.
Critique :
Right To Die traitait de l’euthanasie,
Pro-Life, lui, tourne autours de la problématique de l’avortement. Nos Masters n’ont pas peurs d’évoquer des sujets graves ! Joe Dante aussi a fait fort à ce sujet. Carpenter, dans
Pro-Life, fait monter progressivement la tension, jusqu’à avoir un climat de tension palpable. Ron Perlman, en père anti-avortement, donne froid dans le dos par son côté absolument déterminé, implacable; on sent qu’il est prêt à tout. Lors de l’assaut, les balles sifflent. Dans sa rage, le père ira jusqu’à torturer méchamment le responsable de la clinique. Jusque là, c’était du bon, mais Carpenter commet alors une erreur : il montre le papa du bébé. Erreur conséquente, la crédibilité du film en prend un coup. Il aurait dû s’en tenir à la suggestion, parce que, avec ce qu’il nous montre, on tombe dans le grand guignol. Dommage.
4. Family (John Landis)
Au programme de
Family : humour noir et perversion. Un jeune couple, ayant perdu leur fille, emménage dans leur nouvelle maison. Leur voisin, un homme qui au premier coup d’œil semble du genre gros jovial, est en fait un tordu qui tue des gens pour composer la famille de son choix. Fillette, grand-mère,…tout y passe. Pour lui, les corps qu’il trimballe dans sa maison ne sont pas des cadavres, mais des gens vivants, qui bougent, qui parlent avec lui, etc. Certaines scènes mettent mal à l’aise : ainsi, celle où il observe et suit des jeunes filles à la sortie d’une école –et, dans sa tête, ces filles lui font des propositions obscènes– ou celle où il se couche tout contre le squelette de « sa » petite fille. On épouse tantôt le point de vue du détraqué, tantôt celui du couple. Le premier va essayer de faire ami-ami avec la jeune femme, avec une idée derrière la tête … Une surprise nous attend à la fin. Family est le moins bon épisode du lot, ce qui ne veut pas dire qu’il est totalement à jeter. La faiblesse principale de Landis, à mes yeux, est qu’il prend trop à la légère ses sujets.
5. The Screwfly Solution (Joe Dante)
La saison précédente, Joe Dante nous avait scotché à notre siège avec
Vote ou crève (
Homecoming), véritable uppercut dirigé contre l’administration Bush, et méritait bien une standing ovation. Avec
The Screwfly Solution, il refrappe fort. Décidément, il est un des Masters qui a le plus de choses à dire. Avec
The Screwfly Solution, il prend à bras-le-corps certains grands problèmes de notre monde actuel. Un virus, qui dérègle complètement le comportement sexuel des mâles, se répand somme une traînée de poudre parmi les hommes. Dès qu’un mâle contaminé croise une femelle, il devient fou et tue celle-ci. On assiste ainsi à l’avènement d’un monde où le simple fait que vous soyez une femme signifie que vous êtes en danger de mort. N’oublions pas que si toutes les femmes venaient à mourir, ce serait la fin de l’espèce humaine … Certains y ont vu de la misogynie de la part de Joe Dante, il me parait évident que ce n’est pas le cas, bien au contraire, il y a dénonciation de la violence masculine (et, au passage, d’autres travers de l’Homme). Un bon MOH, où l’on tremble pour les femmes.
6. Sounds like (Brad Anderson)
L’épisode du réalisateur de
The Machinist est le plus sobre du lot. Aux limites du fantastiques et de l’insolite, il ne joue la carte de l’horreur que vers la fin. On suit le train-train quotidien d’un homme dont le boulot consiste à surveiller les conversations téléphoniques dans un centre d’appels. Cet homme, d’apparence banale, a pourtant une caractéristique qui le fait sortir du commun : son sens de l’ouïe est surdéveloppé. Ce n’est pas de naissance, il a « attrapé » ça suite à un drame qui a bouleversé son existence. Tous les petits bruits de la vie de tous les jours sont pour lui un véritable enfer, tant ses oreilles sont hypersensibles. Un claquement de doigts lui est insupportable, alors imaginez ce que doit être un marteau-piqueur pour lui … Le pauvre homme va péter les plombs. Brad Anderson signe avec
Sounds like un bel exercice de style et glisse quelques propos pertinents dans la bouche de son personnage. Le seul problème est que, pendant la majeure partie du film, ça manque un peu d’action ; or cet épisode était le dernier à passer dans la Nuit, il était donc passé 6h. du mat’, heure où tout ce qu’il vous faut, c’est quelque chose qui vous réveille.