The Rocky Horror Picture ShowRéalisateur : Jim Sharman
Avec : Tim Curry, Susan Sarandon, Barry Botswick
Pays : USA
Année : 1975
Synopsis :
Une nuit d'orage, la voiture de Janet et Brad, un couple coincé qui vient de se fiancer, tombe en panne. Obligés de se réfugier dans un mystérieux château, ils vont faire la rencontre de ses occupants pour le moins bizarres, qui se livrent à de bien étranges expériences.
Mon avis :
Une comédie musicale … pas comme les autres !
Rocky Horror mêle allègrement comédie romantique (le début, avec le mariage, la déclaration d’amour), épouvante (la panne de voiture lors de la nuit d’orage, le vieux château avec le domestique inquiétant, le mythe de Frankenstein détourné), comédie gay (c’est le cœur du film) et science-fiction (la fin). Le tout baigne dans le plus grand des délires. Dire que c’est un film complètement dingue, c’est peu dire.
Le Rocky Horror Picture Show a d’abord été un spectacle joué sur les planches avant d’avoir été adapté au cinéma. Et cela se ressent très fort ; à partir du moment où le jeune couple entre dans le château, on a l’impression d’assister à un « spectacle filmé amélioré » (cf. non seulement la très grande place accordée aux danses et aux chants, mais surtout le fait qu’on est quasi tout le temps dans la même grande salle, ce qui renvoie à l’unité de lieu du théâtre).
S’il y a bien un film qu’on peut considérer comme culte, c’est celui-là. Mais personnellement, il y a deux aspects qui m’empêchent de l’apprécier « comme il se doit », et ce sont justement les deux aspects qui fondent le film même, ce qui fait que c’est mal barré … Premièrement, j’ai vraiment du mal avec les comédies musicales ; je trouve ça beaucoup trop artificiel. On pourrait m’objecter : justement, ce genre s’éloigne plus que les autres de la réalité quotidienne, on est moins dans la « mimesis », on est donc plus dans l’art pur (comme l’opéra). Oui, d’accord, mais il n’y a rien à faire, je ne supporte pas de voir des personnages qui, au lieu de dire simplement « bonjour, nous avons besoin d’aide » quand ils rencontrent quelqu’un, se mettent à chanter à tue-tête sur une musique qui vient de nulle part. Je veux pouvoir croire (un minimum) à la fiction que je suis en train de regarder (même quand elle est complètement irréelle), or les procédés de la comédie musicale font en sorte de rappeler constamment au spectateur que tout ce qu’il regarde n’est qu’un spectacle et n’est pas réel.
En second lieu, en tant qu’hétéro, ça ne m’excite guère de voir des messieurs déguisés en femmes s’extasiant devant les beaux corps d’autres messieurs. Comme le film est principalement axé sur ça, je comprends bien que les gays puissent l’adorer, mais moi ça ne me touche pas.
Mais qu’on se comprenne bien, je ne dis pas que je suis CONTRE ça ; ça ne me touche pas, c’est tout. Justement, l’un des points les plus positifs du film, à mes yeux, est ce discours prônant la liberté sexuelle. Qu’on se débarrasse de cette connerie de puritanisme et qu’on vive la sexualité de manière libérée, qu’on la vive selon ses inclinations, avec un homme ou avec une femme, ou avec un homme ET une femme, ou avec DES hommes et/ou avec DES femmes, enfin bref, comme on l’entend !
Et, autres grandes forces du film, son humour et sa folie totale plairont aux amateurs de films « autres », que ces amateurs soient hommes ou femmes, homos ou hétéros, à ce stade-là, ça n’a plus d’importance ! Enfin, il faut aussi signaler qu'on a affaire à un summum du kitsch.