Sangore Admin
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| Sujet: The Shunned House Mar 12 Jan - 21:21 | |
| The Shunned HouseRéalisateur : Ivan Zuccon Avec : Giuseppe Lorusso, Federica Quaglieri, Emanuele Cerman, Silvia Ferreri, Michael Segal, Cristiana Vaccaro, Nicolò Viganelli Pays : Italie Année : 2003 Critique : The Shunned House est un film à sketches qui présente ses différents segments de manière originale. Alors que, habituellement, dans ce genre de films, il y a une histoire 1 dans laquelle sera présentée le segment 2, qui, une fois terminé, va laisser la place au segment 3 et ainsi de suite, Ivan Zuccon, lui, va nous faire passer continuellement d'une scène du segment 1 à une scène du segment 2 puis à une scène du segment 3. Au début, les transitions entre les différentes histoires sont relativement claires. Chacune a plus ou moins son identité visuelle propre : lumière + crue et réaliste pour le segment 1 qui se déroule de nos jours, lumière généralement + chaude, dans les orangés pour les faits ayant lieu dans le passé. Cela peut servir de repères, en plus du fait que chacune a son histoire et ses personnages propres, bien sûr. Mais à partir d'un moment, les transitions se font de manière plus confuse. On a parfois un peu du mal à bien savoir où on en est. Perte de nos repères habituels, confusion progressive de notre esprit, rationalité mise à rude épreuve : n'est-ce pas le propre du genre fantastique, après tout ? Si on voit les choses de ce point-de-vue là, on peut dire que l'effet fantastique est assez réussi dans The Shunned House. Cela reste une façon de voir, évidemment. The Shunned House est un film lovecraftien. En effet, il adapte trois nouvelles du "Maître de Providence" : "La maison maudite" (The Shunned house, justement), "La Musique d'Erich Zann" et "La maison de la sorcière". Ces trois histoires sont ici entremêlées et mises en relation entre elles : elles ont toutes pour cadre la même maison qui semble bien être maudite. Un homme enquête sur cette maison mystérieuse où s'est déroulée une quantité effarante de meurtres et de morts pas très nettes. Il se rend sur place, accompagné de sa copine, pour tenter de percer à jour le secret de cette demeure. Ça, c'est le segment "La maison maudite". L'homme va s'intéresser en particulier à deux histoires qui se sont déroulées en ce lieu, histoires qui seront visualisée à l'écran. Ce sera les deux autres segments. Ivan Zuccon soigne ses atmosphères. Un très bon point pour lui. L'ennui, c'est que l'histoire (les histoires) n'avance pas à la vitesse qu'on voudrait ; ça a tendance à piétiner sur place pendant un moment. Pour les histoires se passant dans le passé, les éclairages sont en général soignés, de même que les décors intérieurs, les habits des personnages etc. ont manifestement bénéficiés d'une attention toute particulière. Par moments, il y a une bonne ambiance cauchemardesque ; la menace de mystérieux espaces échappant à notre monde, chère à Lovecraft, est l'instant de quelques scènes rendue palpable (la fenêtre de la chambre de la violoniste qui s'ouvre sur on ne sait quel espace, par exemple). Zuccon soigne son film donc, essayant de s'inscrire dans une certaine tradition de l'horreur italienne (Fulci, Lamberto Bava et cie) et, en même temps, lovecraftienne. C'est le sketche se déroulant de nos jours qui va essentiellement trahir le côté "film à petit budget contemporain", notamment par le jeu de l'actrice Federica Quaglieri. L'image y trahit aussi plus nettement le fait que le film soit tourné en numérique. Ce qui nous conduit à la réflexion suivante : si on donnait à Zuccon un gros budget et de la pellicule pour tourner un pareil film, on serait curieux de voir le résultat ! En tout cas, c'est un "Uncut Movies" qui ne manque pas d'intérêts, avec moins de gore que certains de leurs autres titres - on est plus proche d'un Hellraiser ou d'un Fulci que d'un Ittenbach - mais avec un côté "Z" mieux camouflé, et même partiellement transcendé, que la plupart des autres titres de l'éditeur. | |
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