Je viens de le voir, ce "Ginger Snaps : resurrection", voilà mes impressions :
Cette première suite du sympathique "Ginger snaps", qui offrait une alternative réjouissante au mythe du loup-garou, en prolonge directement l'intrigue pour un résultat plus qu'intéressant, malgré ses petits défauts. En effet, le script replace l'héroïne survivante du premier épisode qui, contaminée à son tour ( lors du dernier acte du film précédent, pour essayer de sauver sa soeur devenue une lycanthrope ) s'inocule également de l'aconite pour essayer de retarder ses transformations en loup-garou. Mais, internée et prise pour une simple droguée, elle va devoir lutter contre sa nouvelle condition et contre un autre loup-garou lancé à ses trousses pour d'obscures raisons.
Dès son générique accrocheur mettant tout de suite dans l'ambiance, puis dans sa séquence d'introduction assez classique mais très graphique pour une attaque bien brutale d'un lycanthrope à peine aperçu, le métrage annonce bien la teneur de son propos qui sera par la suite développé, se focalisant essentiellement sur le personnage de Brigitte et de sa douloureuse condition que le réalisateur prendra le temps de nous exposer clairement, amenant ainsi un sentiment de pitié bien naturel pour cette frêle jeune femme complètement incomprise par son entourage ( mais quoi de plus normal ! ) dans ce centre pour toxicomanes.
Car il faut la voir, cette demoiselle chétive s'automutilant dans le seul but de vérifier son temps de cicatrisation, seul repère en mesure de lui indiquer le temps restant avant la prochaine transformation, mais aussi pour cacher un début de mutation, lors de scènes poignantes mettant bien en avant le côté obsessionnel du processus, mais aussi refusant les avances d'un gardien des plus pervers avant de finalement renoncer face à l'urgence de la situation, plongeant ainsi un peu plus dans une folie sous-jacente.
Et en centrant de la sorte son intrigue, le métrage évite ainsi de nombreux poncifs innérant au genre, tout en ne cédant jamais au moindre humour potache, qui aurait été malvenu dans une telle situation.
Mais hélas, si les deux premier tiers du métrage s'avèrent donc être plus que captivant, impliquant complètement le spectateur dans le douloureux chemin de croix de l'héroïne, la dernière partie sera plus conventionnelle, même si elle amène enfin la transformation tant attendue.
En effet, dès l'inévitable fuite du centre de cure, le film ne proposera que des rebondissements presque superficiels, certes parfois porteurs d'un suspense probant ( l'échappée dans les méandres du bâtiment désaffecté ) et d'une violence régulièrement graphique, mais laissant une impression mitigée, à cause des révélations peu passionnantes ( sur "Ghost" notamment ) tout en laissant des zones d'ombre préjudiciables et il ne faudra pas compter sur le final pour inverser cette regrettable tendance.
Enfin, les attaques du loup-garou vindicatif resteront sans impact, tant elles semblent avoir été bâclées.
L'interprétation est convaincante, largement dominée par Emily Perkins impériale dans le rôle principal et la mise en scène du réalisateur est fluide, sachant dynamiser l'action lorsque c'est nécessaire.
Les effets spéciaux sont globalement réussis, même si les lycanthropes ne bénéficient que d'un temps de présence à l'écran réduit et les effets sanglants dont probants.
Donc, malgré une issue peu glorieuse, ce "Ginger snaps résurrection" aura le mérite de nous faire partager de façon implacable le calvaire de son héroïne, tout en sachant remarquablement impliquer son spectateur !
Mais pour ma part, je redoutais aussi quelque peu l'absence de Katharine Isabelle, mais finalement, à la vue de la prestation formidable d'Emily Perkins, qui porte littéralement le film sur ses épaules, on s'en passe largement !