Et dans la foulée, j'ai également vu cette seconde "suite" :
Ce troisième épisode de la franchise "Ginger snaps" occupe une place à part puisqu'il n'entretient que peu de liens directs avec les deux autres films, si ce n'est les deux actrices principales et le mythe du loup-garou, resservi ici avec plus ou moins de réussite.
Le script place en effet les deux soeurs chères à la saga en pleine conquête du grand ouest canadien dans les années 1800. Perdues en pleine forêt, elles seront recueillies dans un fort assiégé par une horde de loups-garous, avant que l'une d'entre elles ne soit à son tour mordue.
Après une entrée en matière bien inquiétante nous montrant les deux héroïnes errant dans une forêt menaçante, ainsi que leur rencontre quasiment onirique avec une vieille femme indienne lançant les bases de la malédiction sous forme d'avertissement, le métrage embraye sur leur sauvetage mouvementé par un chasseur indien et la découverte de ce fort perdu et surtout bien étrange où les quelques habitants vivent dans une terreur permanente qui transpire aisément à l'écran, renforçant ainsi l'impression de menace planant sur l'ensemble du film.
Après nous avoir fait découvrir toute une galerie de personnages bien différents et parfois inquiétants ( le pasteur ), mais aussi légèrement caricaturaux, même si cela permet au passage à l'auteur de fustiger rapidement le racisme anti-indien au travers d'un protagoniste haineux, le métrage abordera enfin son thème de prédilection en laissant l'une de ses héroïnes se faire mordre.
Mais hélas, contrairement aux autres volets de la saga, les effets de la contamination, aussi bien sur la personnalité du personnage que sur la relation entre les deux soeurs ( même si leur relation fusionnelle est quand même largement au centre des débats ), seront ici presque occultés par la mise en situation de cette malédiction indienne énoncée plus tôt qui, même si elle alimente l'intrigue de rebondissements intéressants et de séquences visuellement réussies, aura du mal à captiver pleinement jusqu'à son dénouement certes presque imprévisible mais ne soulevant pas l'enthousiasme.
Mais à côté de cela, le métrage nous offre quand même quelques morceaux de bravoure lors des séquences de combat entre les humains et les loups-garous, notamment lors d'un final généreux et assez sanglant et les lycanthropes bénéficient d'une présence à l'écran non négligeable.
L'interprétation est convaincante, et Emily Perkins parvient même à voler la vedette à une Katharine Isabelle plus fade que dans le premier épisode. La mise en scène du réalisateur est vive, alerte mais ne parvient que rarement à insuffler un réel rythme à son film, tout au moins jusqu'à la dernière partie bien plus expansive. Par contre, il ne faudra pas s'attendre à beaucoup de suspense, même si une ambiance tendue arrive parfois à se faire ressentir. Les décors, essentiellement pour un film "d'époque", sont remarquables, participent activement à la crédibilité ambiante et aident même à l'installation du climat inquiétant au début du métrage, grâce à de nombreux détails laissant sous-entendre bien des choses.
Les effets spéciaux sont réussis, aussi bien dans l'animation des créatures que lors des scènes sanglantes du métrage.
Donc, ce "Ginger Snaps : aux origines du mal " se laisse voir agréablement, mais se révèle quand même bien plus superficiel que ses prédécesseurs !
Mais effectivement Sangore, on ne peut s'empêcher de penser au "Vorace" d'Antonia Bird, surtout en niveau des décors du fort en perdition et de la situation précaire de ses occupants !