V pour Vendetta

V pour Vendetta



Réalisateur : James McTeigue
Avec : Natalie Portman, Hugo Weaving, Stephen Rea
Pays : USA
Année : 2005

Synopsis :
Londres, au 21ème siècle...
Evey Hammond ne veut rien oublier de l'homme qui lui sauva la vie et lui permit de dominer ses peurs les plus lointaines. Mais il fut un temps où elle n'aspirait qu'à l'anonymat pour échapper à une police secrète omnipotente. Comme tous ses concitoyens, trop vite soumis, elle acceptait que son pays ait perdu son âme et se soit donné en masse au tyran Sutler et à ses partisans.
Une nuit, alors que deux "gardiens de l'ordre" s'apprêtaient à la violer dans une rue déserte, Evey vit surgir son libérateur. Et rien ne fut plus comme avant.
Son apprentissage commença quelques semaines plus tard sous la tutelle de "V". Evey ne
connaîtrait jamais son nom et son passé, ne verrait jamais son visage atrocement brûlé et défiguré, mais elle deviendrait à la fois son unique disciple, sa seule amie et le seul amour d'une vie sans amour...

Mon avis :
Sous couvert de film de super-héros situé dans le futur, V pour Vendetta est un virulent plaidoyer pour la liberté. Un appel à la saine révolte contre l'oppression, contre le fascisme. Il est d'autant plus fort, d'autant plus efficace, qu'il combine avec bonheur le côté divertissement d'action, avec un rythme qui nous tient en haleine, une histoire excitante, des combats défoulants sans être envahissants et le côté pamphlet engagé, subversif. C'est ce que j'appelle une idée bien incarnée.

L'histoire se passe en Angleterre, à Londres. Les auteurs de la BD dont le présent film est l'adaptation (remarque : je n'ai pas lu la version BD) dénonçaient le thatchérisme. Le film met en scène un système totalitaire largement inspiré par l'hitlérisme : haine des Musulmans, des homosexuels etc., culte de la personnalité, chef d'Etat (portant le titre de "Chancelier") qui hurle toujours ses discours (ça fait immanquablement penser à Hitler qui gueulait toujours ses discours), expériences scientifiques, nationalisme, propagande et tout le tralala ... Dans un tel contexte totalitaire, ne rien faire, accepter cet état de fait, c'est se rendre complice de ce totalitarisme, c'est se rendre coupable. C'est ce qu'exprime clairement V dans son discours adressé à tous les téléspectateurs lorsqu'il dit : si vous cherchez les responsables, regardez-vous dans votre miroir. V se donne pour rôle de réveiller les consciences, de mettre en marche la révolution ... mais a l'intelligence de ne pas se proposer comme chef du mouvement : il a préparé le terrain, c'est à Evey à poser l'acte décisif, c'est à chaque citoyen à se rendre librement au lieu dit ... V est partisan de méthodes radicales, il pratique le terrorisme contre le pouvoir totalitaire, il pratique une "thérapie-choc" sur Evey, et le film pose la question : dans certaines conditions extrêmes, une réaction forte, une méthode violente n'est-elle pas nécessaire ? L'action de V est indubitablement salutaire, en même temps, le film se garde de canoniser béatement, aveuglément, V : il montre aussi les côtés plus troubles de V. Quoiqu'il en soit V est avant tout un héros (au sens le plus noble du terme) romantique, épris de justice, qui se bat pour la liberté ... et qui, il est vrai, est habité aussi par la vengeance.

V pour Vendetta se passe dans le futur, cependant les décors ne sont pas futuristes, il y a même un côté résolument rétro qui donne un cachet particulier au film : le look du héros qui est inspiré par le look du temps des mousquetaires, son langage, son repère qui abrite plein d'antiquités, le vieux film en noir et blanc dont il est fan ... Le message du film est intemporel : passé, présent, futur, il y aura toujours des forces tendant à réduire les libertés des individus, les gens devront toujours être vigilants pour garder ces libertés intactes.

Des films de super-héros comme ça, j'en veux bien encore ! V est désormais mon super-héros préféré avec Batman.

Comment rester insensible à ce cri libertaire ? Comment ne pas cautionner ce film qui défend les libertés individuelles ? Je passe maintenant le micro à Charles, dont la réaction virulente m'a interpellé, pour qu'il m'explique ce qu'il trouve à redire dans V pour Vendetta ...

Je comprends ton silence, Charles : moi non plus, je ne saurais pas trop quoi dire pour descendre V pour Vendetta ...